Pictures at an Exhibition ...

« une œuvre que je connais depuis longtemps, mais que je commence seulement récemment à vraiment comprendre. Dans dix ans, je dirai probablement la même chose ...”
- Elias Grandy

Le compositeur russe Modeste Moussorgski avait composé les Tableaux d’une exposition en 1874, peu après la mort de son ami, l’architecte et peintre Viktor Hartmann. Les deux artistes s’étaient rencontrés alors qu’ils cherchent à innover au sein du nationalisme russe. Après avoir visité une exposition commémorative de l’œuvre de Hartmann, le chef d’orchestre russe décide de traduire sa déambulation devant les peintures en une œuvre musicale : « Hartmann ne me lâchera pas. Des sons et des idées sont suspendus dans l’air. Je suis en train de les absorber et tout cela déborde, et je peux à peine griffonner sur le papier. Les transitions sont bonnes (la promenade). Je veux travailler plus rapidement et de manière plus sûre. Jusqu’à présent, tout est très réussi. »

LIVE EN CONCERT

Vivez Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski en direct avec le Brussels Philharmonic sous la direction d'Elias Grandy, les 25 et 26 octobre à Flagey.

[infos & tickets : 25.10]
[infos & tickets : 27.10]
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La suite pour piano nous fait entendre Modeste Moussorgski qui contemple dix œuvres d’art. Du nain maléfique aux enfants jouant dans les Tuileries de Paris en passant par la puissante porte de la ville de Kiev, toutes ces œuvres sont traduites dans un langage sonore particulièrement imaginatif. La suite s’ouvre sur une Promenade décrivant le visiteur qui se promène dans le musée. Le thème revient légèrement varié entre chaque tableau, comme un leitmotiv.

Grandy : « Ce chef-d'œuvre est le témoignage de Moussorgski de sa conviction que l'art a un impact direct sur son public. La clé pour comprendre l'œuvre réside dans les promenades entre les tableaux décrits musicalement. Nous pouvons y entendre comment le spectateur est influencé par les tableaux, comment son état émotionnel évolue et, finalement – dans la Grande Porte de Kiev [le dixième et dernier tableau] – il est littéralement absorbé par l'œuvre d'art et fusionne avec elle. Quelle manière étonnante de capturer musicalement l'art et sa perception tout en créant simultanément une nouvelle œuvre d'art ! »

Les Tableaux d'une exposition a été à l'origine composé comme une suite pour piano en dix parties. En 1922, le chef d’orchestre Serge Koussevitzky demande à Ravel de les adapter pour orchestre symphonique. Maurice Ravel parvient à parfaitement rendre toutes ces atmosphères différentes dans son orchestration, non sans y laisser sa propre empreinte.

Grandy : « L'association de la musique de Moussorgski avec la maîtrise de l'instrumentation par Ravel est fascinante. C'est comme réunir dans un seul tableau le savoir-faire des peintres de la Renaissance flamande avec l'expressionnisme allemand. Ou, à l'ère moderne, placer le photoréalisme de Gerhard Richter à côté d'Anselm Kiefer. »

Ravel n'était pas le seul à avoir orchestré l'œuvre de Moussorgski, mais sa version est de loin la plus populaire. En 1922, l'œuvre a conquis toute la France, puis le monde entier.