D’où vous est venu le titre Sous Vide ?
Il faut savoir que j’aime beaucoup manger, et j’aime l’idée qui sous-tend la technique de cuisson sous vide : c’est une méthode lente, qui prend du temps. Il y a donc de l’humour. Je pense qu’il est important de ne pas se prendre trop au sérieux, et ce titre est un peu impertinent.
Comment pensez-vous que les musiciens et le public vont réagir ?
C’est difficile à dire, car chaque orchestre et chaque public sont différents. J’ai travaillé avec des orchestres qui étaient plus coincés que d’autres, pas très ouverts, mais aussi avec des orchestres qui trouvaient ça rafraîchissant, qui n’avaient pas souvent l’occasion de faire des choses comme ça, c’était comme un nouveau terrain de jeu pour eux ; certains sont vraiment prêts à relever le défi ! La dernière fois que nous avons joué cette pièce, à Athènes, le public a réagi positivement.
L’improvisation apporte un élément de risque : la musique devient vivante et audacieuse. Elle ouvre les oreilles des auditeurs, elle est différente de ce qu’ils ont l’habitude d’entendre. Je pense que le public perçoit cet élément de tension. C’est tout à fait différent d’un récital.
Le programme comprend aussi des œuvres de Scelsi et de Murail. Connaissez-vous bien leur musique ?
Oui, je suis un grand fan de Scelsi. J’aime particulièrement la façon dont il traite le son et qu’il y ait beaucoup de détails dans le matériau limité de sa musique. Le fait qu’il n’était pas musicien et qu’il était un marginal dans le contexte classique me parle aussi. Il est très inspirant. Il est très important et pourtant, sa musique est rarement donnée en concert.