Il était un grand admirateur de la musique d’Erik Satie qui, comme lui, se souciait peu des conventions en matière de composition. Les deux artistes n’aimaient pas non plus l’art bourgeois.
Avec Organ²/ASLSP (As Slow as Possible), John Cage compose l’œuvre la plus lente et la plus longue de tous les temps. L’idée est que la pièce doit être jouée aussi lentement que possible, sans qu’il soit spécifié à quel point. L’exécution la plus lente est en cours depuis 2001, sur un orgue mécanique construit à cet effet dans une église de Halberstadt en Allemagne. Pendant les dix-sept premiers mois, il n’y a eu que du silence ; les premières notes sont entendues en 2003. À ce rythme, l’œuvre ne sera achevée qu’en 2640.
Pour la composition de Music of Changes en 1951, John Cage s’est basé sur le I Ching (Book of Changes), un ancien livre d’oracle chinois qui fournit des réponses si on lance des pièces de monnaie ou des dés. Pour chaque son, J. Cage s’est laissé guider par le hasard. Le résultat sonore est étonnamment similaire à celui des compositions sérielles de Pierre Boulez.
Pierre Boulez jouait très bien des ondes Martenot, l’un des plus anciens instruments de musique électronique. Entre 1943 et 1946, il joue de cet instrument pour gagner sa vie lors de représentations cinématographiques et théâtrales.
Au début de sa carrière, Boulez se montre plutôt téméraire dans les critiques qu’il publie. Il appelle ainsi à faire sauter tous les opéras et écrit après la mort de Schoenberg en 1951 : « Sans vouloir provoquer un stupide scandale, mais également sans hypocrisie condamnable et sans mélancolie insensée, je n’hésite pas à écrire : SCHOENBERG EST MORT. » Par cette déclaration, il dénonce ce qu’il considère comme l’attitude conservatrice d’Arnold Schoenberg, qui s’était montré novateur dans l’utilisation de la série dodécaphonique, mais l’applique ensuite à des structures anciennes telles que le concerto et la symphonie.
Pierre Boulez mène une impressionnante carrière de chef d’orchestre à partir des années 1960 et se fait connaître pour ses interprétations des œuvres symphoniques les plus importantes du XXe siècle. En 1971, il succède à Leonard Bernstein à la tête de l’Orchestre philharmonique de New York et devient en même temps le chef principal de l’Orchestre symphonique de la BBC à Londres.
« même s’ils semblent aux antipodes et que leurs esthétiques sont très différentes, leur quête de beauté, leur sens étonnant de l’orchestration et du son les rapprochent », lisez les notes d'Ilan Volkov pour le concert Boulez & Cage
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Pierre Boulez est l’homme qui tente de réduire la musique à des grilles et à des séquences, à des séries et à des schémas, et qui compose avec une précision mathématique. John Cage est celui qui donne libre cours à la musique, qui remet la composition entre les mains du destin. Si ces deux mondes semblent à mille lieues l’un de l’autre, une certaine radicalité les rapproche néanmoins. Le Brussels Philharmonic réconcilie les oeuvres intenses et compactes de Pierre Boulez avec la forme grandiose du Concerto pour piano préparé de John Cage. Une musique qui, après plus d’un demi-siècle, reste progressiste.
lisez les notes de programme des concerts Boulez & Cage : Les géants de l’avant-garde. --- Le Brussels Philharmonic concilie quelques compositions compactes de P. Boulez avec des œuvres typiques de la philosophie de J. Cage, notamment son emblématique Concerto pour piano préparé. Une musique qui a maintenant plus d’un demi-siècle, mais qui reste progressiste.