Pas d'été sans musique. C'est pourquoi Wilde Westen et Schouwburg Kortrijk s'associent pour proposer un programme d'été éclectique au Bolwerk. Ensemble, le Brussels Philharmonic, le Vlaams Radiokoor et Ictus, forment une alliance magistrale pour interpréter une pièce emblématiqu ...
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Pas d'été sans musique. C'est pourquoi Wilde Westen et Schouwburg Kortrijk s'associent pour proposer un programme d'été éclectique au Bolwerk. Ensemble, le Brussels Philharmonic, le Vlaams Radiokoor et Ictus, forment une alliance magistrale pour interpréter une pièce emblématique de Steve Reich, figure de proue du minimalisme. Laissez-vous transporter par une expérience musicale mémorable qui promet d'embrasser vos sens et d'élargir vos horizons.
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Presque cinquante ans après sa création, Music for Eighteen Musicians reste le chef d'oeuvre insurpassé de Steve Reich. Cette vaste pièce d’une heure mobilise six percussions, quatre pianos, violon, violoncelle, deux clarinettes et un quatuor de voix de femmes. Tout est amplifié. Toute l'oeuvre est basée sur un « clignotement rythmique », rapide comme un stroboscope, fondamentalement psychédélique, sur lequel se greffent des vagues d'harmonies pulsées par les clarinettes et les cordes, et le scat irréel des quatre voix de femmes. L'oeuvre se métamorphose doucement, comme en rêve : les texture changent comme des nuages, et conduisent l'auditeur depuis l’état méditatif jusqu’à la transe rythmique.
L’oeuvre est également robuste dans son écriture : onze accords, introduits au début de l'oeuvre, sont ensuite explorés et développés longuement dans les onze sections de l'oeuvre. Reich reconnaît ici sa dette envers la musique de Pérotin, le premier grand maître de l'art polyphonique occidental ("Ecole de Notre-Dame", Paris, XIIème siècle).
C’est le triomphe du minimalisme. Rien n'est caché, tout est mis sur la table : les rythmes, les harmonies et les processus qui les transforment — tout est transparent. Et pourtant, l’oeuvre garde son secret ! Le changement d’une seule note dans l’harmonie sonne comme une modulation bouleversante; et l’entrée d’un seul instrument comme un événement d'une force inouïe. On comprend le formidable succès critique et public de cette oeuvre lors de sa création en 1976 — contemporaine de l'opéra Einstein on the Beach de Philip Glass. Cette année-là, le minimalisme s'était bel et bien échappé hors du ghetto de la scène underground...