De la mystique contemplative de Messiaen aux prières bouddhistes de Boulanger, en passant par les psaumes néo-classiques de Stravinsky, tous ces innovateurs audacieux utilisent la voix comme catalyseur dans la quête universelle de sens et de paix intérieure.

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Nous croyons tous en quelque chose, que ce soit une foi religieuse, une confiance en la science, ou simplement en nous-mêmes et les opportunités de la vie. Les rituels et traditions nous guident dans cette quête – même pour des innovateurs audacieux comme Messiaen et Stravinsky.

Messiaen puisait son inspiration dans la poésie grecque antique, les rythmes hindous et le chant des oiseaux, tout en restant influencé par Debussy et Stravinsky. Ce qui reste constant : sa foi catholique, inébranlable et empreinte de mysticisme.
La puissance a cappella de O sacrum convivium exprime le rituel qui transforme le pain et le vin en corps du Christ, tandis que Les Offrandes oubliées, sa toute première oeuvre symphonique, oppose la chute tragique et la mort sur la croix au salut par la foi pure.

De la part d’un moderniste comme Stravinsky, on n’attendrait pas une telle dévotion, et pourtant, sa Symphonie des psaumes sonne presque comme une icône musicale. De plus, il a donné au concept classique de « symphonie » une interprétation unique et novatrice. Le résultat est un son radicalement nouveau et sombre, faisant de cette oeuvre l’une des plus spirituelles et émouvantes composées par Stravinsky.

Lili Boulanger accordait une plus grande importance à la religion que ses collègues impressionnistes. Si sa foi chrétienne l’inspirait, elle s’intéressait aussi au bouddhisme, accordant à une prière bouddhiste pour la paix mondiale le même traitement grandiose que ses puissants psaumes.