- Kazushi Ono chef d'orchestre
- Sayaka Shoji violon
- Bejun Mehta contre-ténor
- Vlaams Radiokoor
Du fox-trot à la berceuse : Kazushi Ono, directeur musical du Brussels Philharmonic, vous emmènera dans un monde de rêve musical à la Alice au pays des merveilles. La musique ondule, éclate et se faufile passant de l'ivresse nocturne au sommeil profond. Entre les pièces, ...
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Du fox-trot à la berceuse : Kazushi Ono, directeur musical du Brussels Philharmonic, vous emmènera dans un monde de rêve musical à la Alice au pays des merveilles.
La musique ondule, éclate et se faufile passant de l'ivresse nocturne au sommeil profond. Entre les pièces, des soundscapes englobants remplis de bribes de texte et de sons insaisissables, renforcent le caractère à la fois aliénant et poétique d'une nuit de rêves. De la musique qui fait rêver - et des rêves qui deviennent de la musique.
D'ailleurs, le monde onirique commence dès votre entrée à Flagey, avec une installation time-lapse accompagnée d'une exposition.
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John Adams ouvre le bal avec une énergie débordante, faisant swinguer fiévreusement l'orchestre sur des rythmes propulsifs et répétitifs et des arrangements jazzy grandioses. Le compositeur imagine dans The Chairman Dances un jeune Mao Tse-Tung dansant le fox-trot avec sa maîtresse jusqu'à l'épuisement, avant de s'allonger et de sombrer dans le sommeil.
À peine ont-ils fermé les yeux qu'Henri Dutilleux prend immédiatement le relais : son Arbre des songes s’insinue subtilement dans l’être intérieur, comme un arbre dont chaque branche fait naître un rêve différent, tantôt étrange, tantôt doux et tendre. Quel qu'il soit, le rêve se faufile, retardant pour un temps le sommeil profond.
Le voyage se poursuit vers un monde onirique lointain que Toru Takemitsu a découvert grâce aux mythes ancestraux des aborigènes : une époque où ce ne sont pas les humains, mais des esprits anciens qui peuplaient la terre. Les sonorités brumeuses ondulent à nouveau de manière insaisissable, s'élevant à peine au-dessus de la conscience...
Dans ce lieu où le rêve profond finit par s'imposer, les perles musicales du Dream of the Song de George Benjamin dévoilent une à une leur beauté irréelle. Le contre-ténor « mystérieusement sensuel et sensuellement étrange » est enveloppé par les sonorités voilées d'un chœur féminin et de l'orchestre. Le clair de lune, le ciel nocturne, les rêves vaporeux d'une gazelle, une harpe, une flûte : des images de ravissement et d'émerveillement. La paix, enfin.