- ictus
- Ilan Volkov chef d'orchestre
Le son, la lumière : les deux grands immatériaux sont réunis dans ce concert, où se cherche une sorte d’impressionnisme contemporain, une quête de la « lumière du sonore », de la pureté et de l’amour. L’éclairagiste Caspar Langhoff crée pour l’occasion une partition de lum ...
[lire la suite]
Le son, la lumière : les deux grands immatériaux sont réunis dans ce concert, où se cherche une sorte d’impressionnisme contemporain, une quête de la « lumière du sonore », de la pureté et de l’amour.
L’éclairagiste Caspar Langhoff crée pour l’occasion une partition de lumière autour du thème de l’éclipse. Il y aura des lucioles qui vibrent dans le noir, des musiciens qui jouent dans l’obscurité, et de grands faisceaux de lumière blanche pour soutenir notre écoute.
---
Depuis l’âge romantique, la métaphore de la lumière a véritablement envahi le discours sur la musique. Les aurores et les crépuscules, les flammes et les ombres, les rideaux qui s’ouvrent sur des lueurs surnaturelles... Tous les mélomanes connaissent très bien la connexion intime entre son et musique, deux objets de fascination qu’aucune main ne peut saisir.
Avec Bioluminescence, qui a récemment valu à la compositrice Kristine Tjøgersen (°1982, Oslo) le prestigieux prix de l’Oeuvre de l’Année en Norvège, les musiciens trouent l’obscurité en lançant des signaux lumineux avec de petites diodes. Le Vortex Temporum de Gérard Grisey joue avec l’idée d’ « ondulation » dans ses nuances les plus subtiles, les plus minimales ; une oeuvre musicale a rarement fait entendre de manière aussi physique la nature vibratoire du musical, faisant surgir chez l’auditeur toutes sortes de sensations et d’images lumineuses.
L’un des plus purs chefs d'œuvre du XXe siècle est dû à la plume du compositeur canadien Claude Vivier et a inspiré le titre de ce concert : Lonely Child. Obsédé depuis toujours par la mélodie, Vivier prend ici le risque d’une pauvreté et d’une simplicité radicales, d’une « pureté du cœur ». La soprano Lore Binon déroule de longues mélodies incantatoires, harmonisées note par note par de superbes accords et de lointaines sonorités de cloches. La mélodie de la mère qui endort son fils, ou du fils qui appelle sa mère, dans un débordement d’amour et de blancheur, voilà ce que suggère cette partition qui s’ouvre avec ces mots : « Bel enfant de la lumière dors, dors, dors, toujours dors. Les rêves viendront, les douces fées viendront danser avec toi. »